Les interventions non médicamenteuses : un rôle essentiel pour vieillir en bonne santé

L’ambition du livre « 100 médecines douces validées par la science » aux Éditions Belin publié en 2022 est de regarder scientifiquement l’univers des « médecines douces » sans préjugé, sans crédulité, sans lien d’intérêt et sans habitude clinique [1]. Le livre montre la capacité des scientifiques à faire le tri entre des interventions non médicamenteuses (INM, méthodes de santé fondées sur la science et suivies par des professionnels qualifiés), des pratiques culturelles et des arnaques. Aider les patients et les professionnels de la santé à sortir de la nébuleuse de l’offre des « médecines douces » qui conduit à une errance thérapeutique, des retards de diagnostic et des polémiques inutiles est devenu URGENT. Abus, escroqueries, emprises psychologiques, accidents, effets secondaires, interactions toxiques, refus de soin… Le financement de la recherche dans le domaine devrait être plus conséquent. Les autorités et les organismes de remboursement santé devraient s’y pencher plus pour sécuriser les usagers et les acteurs de la filière des INM. Le livre montre que c’est possible avec 100 INM. On l’estime à terme leur nombre entre 5.000 et 10.000.

Un domaine où les INM connaissent le plus d’attrait est le vieillissement en meilleure santé. La génération des plus de 60 ans vieillit radicalement différemment des générations précédentes avec une longévité accrue et des attentes de bonne qualité de vie. Leur nombre devrait atteindre les 2 milliards d’ici 2050 dans le monde, soit une personne sur cinq [2]. Cette génération de baby-boomer privilégie la santé positive, le bien-être et la nutrition. Cette demande constitue le cœur de la Silver Economy. Si les établissements hospitaliers et la médecine de ville intègrent progressivement les INM dans leurs activités, les industriels du numérique, de la nutrition, du tourisme, de la grande distribution, de l’assurance et de l’hébergement des personnes âgées les répandent à grande vitesse. Les INM sont vecteurs d’emplois dans la santé, la prévention, l’aide sociale, le bien-être, le service à la personne, les médias et l’innovation [3].

Les interventions non médicamenteuses : un rôle essentiel pour vieillir en bonne santé

[3] Classification des INM

On peut citer par exemple les programmes Otago, PEM-ES, Ossebo, PIED et HIFE dans la prévention de la chute, l’huile essentielle de lavande et les racines de valériane contre les insomnies modérées, le Méthode basée sur la pleine conscience (MBSR – Mindfulness Based Stress Reduction) contre l’hypertension. Un site Internet présente quelques INM destinées à mieux vieillir [4]. Une société savante œuvre au développement de la recherche sur les INM dans le but d’une meilleure intégration dans l’offre de soin et de prévention, la Non Pharmacological Intervention Society ou NPIS [5].

[1] Ninot, G. (2022). 100 médecines douces validées par la science. Paris : Belin.
[2] OMS (2017). Global strategy and action plan on ageing and health. Geneva, WHO.
[3] Ninot, G., Bernard, P.-L., Nogues, M., Roslyakova, T., Trouillet, R. (2020). Rôle des interventions non médicamenteuses pour vieillir en bonne santé. Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement, 18(3), 305-310.
[4] https://www.bienvieillirinm.fr/
[5] https://npisociety.org/